C’était début septembre, le premier mois de la rentrée des humains, après les vacances largement méritées par les gens qui travaillent à faire fonctionner la France et s’acheter les cravates tant espérées.
C’était L’Étrange Festival, 23ème édition, et c’était au Forum des Images à Paris du 6 au 17 septembre derniers !
Et vous avez vu cet incroyable générique, avant chaque séance ? Cliquez ci-dessous !
Alors, pendant des jours, des semaines, nous avons partagées des infos sur des séances, des photos, des trucs, ci et là. Aujourd’hui, sous vos yeux ébahis, nous réunissons tout sous un seul article. Celui-ci. Ici même ! Comme ça, plus besoin de fouiner à tire-larigot, de creuser façon pêle-mêle.
Inclus : la 23ème édition par 4 Distordudes, et des photos exclusives et argentiques, caramba, développées par Aude Boutillon, tirées par Aude B., et choisies par Audillon !
Julien Savès
L’Etrange, c’est comme une boîte de chocolats saupoudrée au GHB, on ne sait jamais qui ni quoi va profiter de notre espace de cerveau disponible. S’il ne fallait se souvenir que de quelques bribes de ce « viol de méninges », viendrait tout de suite à l’esprit l’invasion espagnole subie et chérie par ces messieurs Balagueró et de la Iglesia, ou alors Caro l’œil vif et palpitant lors des présentations de Buckaroo Banzaï et The American Way, ou encore la possibilité de voir à la suite des œuvres aussi différentes que Kuso, Low Life, Mutafukaz, A la rose des vents ou I’m Not A Witch. Bref, ça vous retourne la tête, ça vous démange et dérange les tripes et vous en redemandez, L’Etrange Festival en somme !
Julien Sévéon
Je n’ai pas l’habitude d’étrangler des gens au cinéma – ailleurs, si. C’est donc avec une certaine émotion que j’ai eu le grand plaisir de passer un mata-leão au réalisateur de Death Row Family, Kobayashi Yuki. Qui, il se trouve, est un grand admirateur de Kinji Fukasaku. Et, accessoirement, se trouvait alors à poil sur scène, devant une salle attentive – et non, cela n’a aucun rapport avec l’émotion évoquée plus haut. Voilà le genre de chose qui fait que je suis et aime l’Etrange Festival depuis des années !
Christophe Chenallet
23 éditions que cela dure ! 23 éditions où le bizarre rencontre l’absurde, s’acoquine avec le fantasque et drague le bon et le mauvais goût ! Bref, 23 éditions de pur bonheur cinéphilique qui sort des sentiers battus et qui propose le meilleur (mais aussi parfois le pire, après tout c’est le jeu de tout festival) de ce que vous ne verrez pas ailleurs (ou si peu). Du coup se retrouver partenaire de cette 23e édition fût plus qu’un honneur et on ne pouvait pas laisser passer ce mariage sans avoir envie de consommer. Rendez-vous fût donc pris pour se laisser happer dans un tourbillon d’images, de sons et de sensations avec entre autre le noir Sweet Virginia, l’hypnotique La Lune de Jupiter, le tortueux A Day, le percutant Une Prière avant l’aube, l’envoûtant Cold Skin mais aussi la redécouverte des foutraques aventures de Buckaroo Banzaï dans la 8e dimension ou du fascinant Les Tueurs fous. Des déceptions il y en a eu aussi : le trop mainstreamMayhem, le faussement malsain Cold Hell, le bordelique The Vilainess ou même le pétard mouillé El Autaud de cristal. Bref, 10 jours de pelloches et d’amour ou chaque séance est une expérience aussi douce qu’amère, aussi sèche qu’humide avec un public parfois chaud, prêt à applaudir les tentatives tarées et abrasives et parfois insupportable, se croyant au zoo et éructant à chaque clin d’œil qu’ils croient avoir décelé dans des œuvres référentielles. Mais la lune de miel a été honorée et plutôt fièrement. Rendez-vous est donc pris pour la 24e édition et les noces de coton et pour une programmation toujours aussi ouverte et fascinante (avec quelques relous en moins si jamais c’est possible !)
Rurik Sallé
L’Étrange Festival, mère de tous les festivals ? Ben oui, Madame, absolument Monsieur. Combien sont-ils à vouloir lui ressembler ? Beaucoup. Combien sont-ils à s’en approcher ? Aucun. Hé ouais ! Que retenir de cette édition ? Comme dirait l’ami Julien Sévéon plus haut, il y avait ce mec, là, Kobayashi Yuki. Une espèce de fou semi-voyou semi-comique, qui signe le pas mal du tout Death Row Family, co-produit par Yoshihiro Nishimura (comme son prochain film d’ailleurs), le réalisateur de Tokyo Gore Police et du récent (et présent à L’Étrange) Kodoku : Meatball Machine. Et du coup, comme Nishimura, le Kobayashi a montré sa teub. Sa teub ! On imagine le Nishimura lui dire : « Tu peux y aller, ils aiment bien quand les japonais montrent leur teub…« , ce qui était arrivé sur la scène de la salle 500 (la plus grande du Forum des Images) lors de l’édition 2011 de L’Étrange. Cette année donc, Kobayashi, habillé en lumière avant la projo de son film, proposait aux spectateurs de venir l’étrangler sur scène, façon assassinat de mafieux. À chaque fois, l’homme tombait sur le sol, révélant ce qu’il cachait sous son peignoir : rien. Enfin, pas « rien », mais « rien sur sa teub ». Mesdames ! Certains messieurs ! C’était votre moment ! Teub.