Ouais ! Enfin presque. Comme vous le savez, ou pas, ou presque, c’est toujours le bordel dans Goblin depuis une dizaine d’années. Un peu comme dans Deep Purple, à une certaine époque. Du coup, et j’insiste, il n’y a pas une seule incarnation de Goblin aujourd’hui qui soit la version originale ! En fait, dès qu’il y a Fabio Pignatelli, très cool bassiste depuis les débuts, il n’y a pas Claudio Simonetti. Et vice-versa ! Ainsi, cette version de Goblin, Goblin Rebirth, comporte Pignatelli mais pas Simonetti, mais on y trouve aussi Agostino Marangolo, batteur originel. Tout deux étaient dans la version de Goblin qui joua à Paris il y a quelques années, dans une indifférence et une ignorance quasi-générale. Massimo Morante (guitariste d’origine) faisait partie de cette incarnation-là, mais il n’est plus dans celle-ci. Morante et Simonetti, eux, jouent dans un autre Goblin. Qui s’appelle bien Goblin, alors que la version qui nous intéresse aujourd’hui s’appelle Goblin Rebirth, pour de sombres histoires juridiques. Un peu comme quand le groupe Rhapsody (qui a sorti en 2005 un single avec Christopher Lee donnant de la voix) s’appelle un beau jour Rhapsody of Fire, parce que l’un des gars qui entoure le groupe interdit d’utiliser le nom qui lui appartient. Comme avec The Doors (of the 21st century). Oui, c’est le bordel.
Arangolo, Pignatelli, Danilo Cherni (claviers), Aidan Zammit (claviers), Giacomo Anselmi (guitare). Anselmo ?
CEPENDANT, car il y a un « cependant », cet album est BON ! Et c’est ce qui compte. Le reste, c’est pour les comptables. Surtout, Goblin Rebirth n’est pas une tentative de faire du sous-Goblin old-school, mais plutôt une version d’aujourd’hui de ce que le Goblin originel a toujours été : un groupe de prog-rock avant tout. Inutile de lire le résumé d’attaché de presse de merde qui accompagne la sortie du disque, on n’y trouve aucune émulation low-cost des grands thèmes pour Argento, aucune redite stérile du passé, mais simplement un groupe qui s’amuse avec son talent et sa créativité. On reconnaît la Goblin touch ici et là, mais il faut prendre Goblin Rebirth pour ce qu’il est : un album de Goblin, pas une b.o. nostalgico-ringarde. Il y a même des accents Kraftwerk sur « Evil in the Machine » ! Et la pochette est très bien foutue.
Enjoy, bande d’enfoirés ! Et que tout ça ne vous empêche pas d’acheter le disque, ou des trucs ici : http://www.relapse.com/goblin-rebirth/ ! Ce sont des artistes, mais ils ont aussi besoin de mettre du beurre sur leur brioche, figurez-vous. Si !
R.S.